Qui est AMB ?

 

Tout a commencé en Bosnie, où elle est née. Petite fille, Arnela Midzan plongeait dans la caisse à outils paternelle pour y dénicher les instruments de travail qui lui permettaient de donner une seconde vie aux objets abîmés du foyer. Toute la demeure d’ailleurs passera sous la loupe de son regard expert, parce que, dit-elle, « dans mon pays, tu peux construire ta maison toute ta vie. Tu y trouveras toujours, alentour, un reste de chantier, des matériaux qui attendent. J’imaginais tellement de choses à fabriquer avec tous ces trésors ! »

La guerre aura raison de ce petit paradis créatif. Partir s’impose et, sur le chemin, d’autres lieux qu’il faut rapidement apprivoiser avant de les quitter pour un nouvel ailleurs. Avec trois fois rien, Arnela se fabrique un petit monde au quotidien : un bureau de carton, un salon sur une terrasse abandonnée.

Puis, les valises se posent en Suisse. Arnela a quatorze ans et entreprend une formation d’employée de commerce. Sa vie professionnelle la conduit à Genève où, dans le petit studio meublé qu’elle occupe, le mobilier est mis au repos à la cave au profit d’un nouvel espace aux couleurs de sa jeune locataire. Créer de la place pour permettre un renouveau, tel est depuis le credo de la jeune femme qui ne se lasse pas de moduler les espaces vides. Sans trop, ni trop peu. Avec des éléments essentiels qui visent à la fois le plaisir des yeux, et le confort de celles et ceux appelés à y vivre.

Aujourd’hui installée à Nyon et maman de deux petits garçons, Arnela Midzan Bonzon a choisi de faire de sa passion venue de l’enfance un métier. Architecte d’intérieur, formée à Athenaeum Lausanne, la professionnelle dresse le portrait de ses clients et de leurs envies pour leur offrir du sur-mesure, tant du point de vue pratique qu’esthétique. Avec originalité, elle privilégie des espaces fluides. Les lignes épurées offrent une circulation aisée et harmonieuse. Les matériaux sont bruts et accueillants. Modernes sans renier le passé. Son prochain projet personnel ? Redessiner l’intérieur de sa maison d’enfance, pillée par la guerre. Lui redonner souffle en y intégrant le seul élément qui a échappé à la barbarie : le vieux poêle. Le symbole d’un parcours de vie, d’un art qui utilise la matière existante pour la transfigurer.